Les impacts des risques psychosociaux (RPS) sur la santé mentale et physique des travailleurs sont largement médiatisés, et à juste titre. En revanche, les retombées des RPS sur la santé économique des entreprises et le coût qu’ils représentent pour la société sont rarement mis en avant. Cet aspect est pourtant décisif pour aboutir à une prise de conscience de la part des dirigeants et engager des mesures fortes pour assainir l’environnement de travail. Décryptage…
Les RPS, de l’inconfort aux pathologies graves
Le ministère du Travail, du Plein Emploi et de l’Insertion estime que les risques psychosociaux (RPS) sont à la jonction de l’individu et de sa situation de travail, et met en exergue le cumul et/ou l’interaction de plusieurs types de risques :
- Le stress provenant du sentiment de ne pas atteindre les exigences ou les attentes ;
- Les violences internes commises par des travailleurs : conflits majeurs, harcèlement moral ou sexuel… ;
- Les violences externes, exercées par des personnes extérieures à l’entreprise à l’encontre des salariés ;
- Le syndrome d’épuisement professionnel ;
- Les conflits de valeurs ;
- L’insécurité de la situation de travail ;
- Le manque d’autonomie, etc.
Pour les collaborateurs, ces situations pesantes entament la qualité de vie au quotidien et peuvent, à terme, causer des pathologies potentiellement graves, avec notamment des troubles émotionnels, anxio-dépressifs, cardio-vasculaires ou métaboliques, des Troubles Musculo-Squelettiques (TMS) et, dans les cas extrêmes, conduire au suicide.
Du fait de leurs conséquences délétères sur les collaborateurs, les RPS font peser des coûts directs et indirects sur l’entreprise, affectant sa productivité, sa rentabilité, sa réputation et sa marque employeur, etc.
#1 Les coûts directs des risques psychosociaux pour les entreprises
Ils sont directement imputables aux risques psychosociaux et à leur gestion, et sont relativement simples à calculer :
- Les cotisations à l’Assurance Maladie (compte employeur) ;
- Les indemnités versées aux salariés malades (absences et soins) ;
- Le coût lié au remplacement du salarié, auquel s’ajoute éventuellement le coût associé à la perte de qualité, la formation, etc. ;
- Le coût financier de la perte de capacité de production temporaire ;
- Les frais engagés pour le reclassement. Dans le cadre d’une maladie professionnelle ou d’un accident du travail, l’employeur est obligé de reclasser le salarié inapte à exercer son emploi dans un nouveau poste, en respectant les prescriptions du médecin du travail ;
- Les indemnités de licenciement pour inaptitude si l’employeur ne parvient pas à reclasser le salarié ;
- Le temps consacré à la gestion des dossiers des salariés concernés.
#2 Les coûts indirects des RPS pour l’entreprise
Ces coûts dits « régulatoires » sont associés aux dysfonctionnements opérationnels des RPS et à leur impact sur la réputation de l’entreprise. Ils sont à ce titre plus difficiles à mesurer :
- L’omniprésence des RPS dégrade la qualité de vie au travail, entame la motivation des salariés et impacte la cohésion des équipes, ce qui se traduit par une baisse de la productivité et/ou de la qualité ;
- La gestion administrative de l’absentéisme, de la maladie, des démissions, des recrutements, de l’intérim, etc. ;
- L’impact sur la réputation de l’entreprise : bouche-à-oreille, médiatisation, avis négatifs des salariés ou ex-salariés sur les plateformes et les réseaux sociaux au sujet de pratiques managériales problématiques, etc. ;
- L’impact sur la marque employeur, avec spécialement des difficultés à attirer les meilleurs talents. Le fait de choisir des candidats « moins complets » par rapport aux postes à pourvoir oblige l’entreprise à engager des frais de formation importants ;
- Le climat social peut éventuellement impacter la relation de l’entreprise avec ses parties prenantes, particulièrement les clients et les fournisseurs qui sont de plus en plus nombreux à intégrer des critères éthiques et sociétaux dans le choix de leurs partenaires.
#3 Le coût des RPS représente 4 fois le budget de l’UE
En France, l’Institut national de recherche et de sécurité estime le coût social du stress au travail entre 1,9 et 3 milliards d’euros. Cette estimation relayée par Ameli.fr comprend le coût des soins, la perte de richesse, la cessation prématurée d’activité, etc. À noter : l’Assurance Maladie – Risques professionnels accorde aux entreprises de moins de 50 salariés la subvention « RPS Accompagnement » pour les aider à prévenir les RPS et à déployer une démarche collective centrée sur le travail et son organisation.
À l’échelle européenne, le coût des RPS a été chiffré à 617 milliards d’euros par an par l’Agence européenne pour la sécurité et la santé au travail (EU – OSHA)… soit quatre fois le budget de l’Union européenne. Dans le détail :
- L’absentéisme pèse, 272 milliards d’euros chaque année ;
- La perte de productivité coûte 242 milliards d’euros par an ;
- Les frais de santé coûtent 63 milliards d’euros par an ;
- Les allocations pour inaptitude se chiffrent à 39 milliards d’euros par an.
Pour aller plus loin, vous pouvez consulter nos cas d’usage sur la posture à adopter face aux RPS.
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