La pénurie de main-d’œuvre pénalise de nombreux secteurs d’activité. Pour séduire les candidats, les entreprises doivent revoir leurs pratiques. Communiquer sur les postes à pourvoir, l’environnement de travail et la marque employeur ne suffit plus. D’autres volets doivent être pris en compte. Les conditions de travail, notamment, s’imposent comme un facteur d’attractivité essentiel.
Les conditions de travail, levier d’attractivité pour les nouvelles recrues…
Deux experts de l’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail (Anact) et de l’Action Régionale pour l’Amélioration des Conditions de Travail (Aract) livrent leurs analyses et recommandations concernant l’évolution des stratégies RH des entreprises face aux difficultés de recrutement.
Il apparait que les efforts de communication externe se poursuivent sur les sujets qui intéressent directement les potentielles recrues : description de postes, marque employeur, etc. Pourtant, d’autres dimensions sont indispensables :
- l’accueil,
- l’intégration,
- l’adaptation des compétences,
- les conditions de travail, en particulier la santé et la sécurité au travail,
- les rémunérations.
Les conditions réelles dans lesquelles chaque activité est effectuée doivent être traitées en prioritaires :
- horaires,
- pénibilité,
- disponibilité et adéquation des ressources.
Ce travail requiert la prise en compte des remontées des agents opérationnels sur le terrain et l’implication des salariés concernés dans la recherche d’idées de solutions.
… et moyen de fidélisation du personnel en place
Plus largement, les équipes en interne, incluant les équipes opérationnelles, doivent être associées dès le processus de recrutement. Il s’agit d’améliorer la compréhension des besoins, l’intégration, l’encadrement.
En outre, au-delà du recrutement, il est également indispensable d’améliorer l’existant pour engager et fidéliser ceux qui sont déjà là, d’autant qu’ils vont contribuer à l’intégration des futurs salariés. Pour ces derniers, les entreprises doivent trouver des solutions pour des relations interpersonnelles de qualité. Cela passe par des efforts concernant le dialogue, l’écoute, le management, même si les résultats ne sont mesurables qu’à moyen et long terme.
Les entreprises peuvent solliciter l’accompagnement d’un spécialiste de la Qualité de Vie et des Conditions de Travail (QVCT) comme le cabinet Preventech Consulting. Le champ d’intervention de son équipe multidisciplinaire est très large, partant du diagnostic de l’existant et des risques, en passant par les recommandations, jusqu’aux formations et campagnes de sensibilisation. Différents domaines sont couverts : l’ergonomie, les risques psychosociaux, la sécurité, le bien-être au travail…
La diversification du sourcing pour répondre aux tensions dans certains métiers
L’évolution interne représente un vivier non négligeable où puiser en priorité, valorisant par la même occasion les savoirs et savoir-faire, ainsi que l’expérience acquis au sein de l’entreprise.
Les entreprises doivent en outre travailler la conception des postes en fonction du travail réellement attendu et élargir leurs critères à une plus grande diversité de profils. En effet, même si certains candidats ne disposaient pas initialement du niveau de formation ou d’expérience souhaité, il est possible de professionnaliser des personnes déjà intégrées dans le monde du travail.
La recherche de compétences sur d’autres territoires doit d’ailleurs inciter les entreprises à adopter une approche globale du recrutement. En plus du salaire, de l’encadrement, de la reconnaissance, de la santé et la sécurité au travail, d’autres aspects moins évidents sont à envisager comme une activité pour le conjoint. Pour les TPME, se rapprocher des acteurs territoriaux est un moyen de sortir de leur isolement.
Enfin, la question des travailleurs immigrés ne doit pas être négligée, les entreprises ayant besoin d’embaucher massivement dans les métiers en tension, aussi bien pour des postes très qualifiés que des postes moins qualifiés dans des secteurs sensibles, pour ne citer que l’automobile, le nucléaire, la chimie… Il est donc nécessaire de penser les conditions de travail pour les attirer, les accueillir et les garder.