La quatrième révolution industrielle est en marche avec le rôle croissant des technologies, notamment numériques. La digitalisation de la chaîne de production entraîne cependant des bouleversements dans l’organisation du travail. Par conséquent, le renforcement de la prévention des risques professionnels s’impose.
Les conséquences de la digitalisation sur l’organisation du travail
Depuis la crise du Covid-19, la digitalisation s’accélère dans toutes les entreprises. Elle vise à améliorer leur productivité et leur agilité, et par conséquent, à accroître leur compétitivité. Il reste que cette transformation à des multiples conséquences sur l’organisation du travail :
- l’émergence de nouvelles formes d’emploi ;
- la mise en place de nouveaux process ;
- la redéfinition des rôles et tâches individuels ou de chaque équipe ;
- l’acquisition de compétences additionnelles ;
- la modification du rythme du travail.
La compréhension et l’acceptation de ces évolutions technologiques et organisationnelles souvent rapides par les travailleurs, requièrent leur participation active dans leur mise en œuvre. L’employeur doit ainsi solliciter les salariés, leurs représentants et leurs managers dès la phase de réflexion afin d’identifier leurs problématiques et définir les caractéristiques des solutions adaptées à leurs besoins réels. Cette implication se poursuit durant la mise en œuvre de la stratégie de digitalisation, jusqu’à la formation et la familiarisation avec les nouveaux outils déployés.
Autrement, le risque est de générer des frustrations, des erreurs, un accroissement de la charge mentale et une difficulté accrue à se déconnecter et à séparer vie privée et vie professionnelle. Il en résulte une baisse de performance préjudiciable à la motivation et au bien-être professionnel des collaborateurs.
Les scénarios du futur du monde de travail digitalisé
Dans ce contexte de mutation, les gouvernements doivent amender les lois et les réglementations. De leur côté, les entreprises doivent repenser les moyens de garantir la santé et la sécurité de leurs employés, comme l’impose le Code du travail.
Afin de les aider dans une meilleure prévention des risques professionnels, l’Agence Européenne pour la Santé et la Sécurité au Travail vient de publier un rapport dans lequel elle propose différents scénarios basés sur les facteurs suivants :
- le pourcentage d’emplois affectés par la transformation digitale (disparition, modification, remplacement) ;
- le niveau d’investissements des entreprises ;
- le niveau de soutien des pouvoirs publics ;
Baptisés « Évolution », « Transformation », « Exploitation » et « Fragmentation », ces quatre cas de figure partagent quelques grandes tendances.
- Les salariés les moins qualifiés sont plus exposés que ceux hautement qualifiés (notamment dans les domaines scientifiques, techniques, IT) au chômage ou au reclassement.
- Le nombre de travailleurs exerçant sous différents statuts indépendants va augmenter, créant des défis spécifiques en matière de santé-sécurité (SST).
- Certains secteurs seront plus lourdement impactés, alors qu’ils concentrent aujourd’hui la majorité des emplois en Europe. Il s’agit de la logistique, de l’industrie manufacturière, des activités administratives, ainsi que des services d’assistance et de support.
- Les changements d’emplois au cours d’une carrière seront plus fréquentes, posant des problèmes de gestion des talents et des compétences, en particulier pour les travailleurs peu qualifiés.
D’ores et déjà, des experts tels que le cabinet Preventech Consulting s’engagent auprès des entreprises et de leurs collaborateurs pour la prévention des risques psychosociaux au travail (RPS). Ses équipes œuvrent de multiples manières à l’amélioration de la Qualité de Vie au travail. Elles peuvent à ce titre :
- effectuer un diagnostic de la situation afin de détecter les éventuels problèmes ;
- mettre en place une cellule de soutien psychologique ;
- organiser des ateliers et conférences pour la sensibilisation du personnel ;
- former des référents sur les thèmes centraux en matière de RPS ;
- conseiller sur les procédures et système de management de la SST.
En sus, les différentes parties prenantes doivent penser à élaborer des chartes éthiques, notamment concernant la protection des données et les autres aspects sensibles engendrés par la digitalisation. Les développeurs de logiciels et des applis mobiles sont pour leur part tenus de concevoir des interfaces et des systèmes qui facilitent les interactions entre les machines et les hommes et offrent à ces derniers l’expérience utilisateur la plus agréable possible. Enfin, la montée en compétences des travailleurs doit être prise avec le plus grand sérieux et dans l’urgence.
À défaut d’avoir une idée précise de notre futur professionnel, les dirigeants, les salariés, les partenaires sociaux, et professionnels de la prévention sont conscients des enjeux de demain et des mesures à prendre rapidement pour anticiper et accompagner ces transformations.