Comment réengager les salariés dans une période de pandémie ? Comment les entreprises font-elles face à la crise ? Comment développer l’engagement en entreprise ? Quelle démarche adopter pour rassurer les collaborateurs ? Gaël Chatelain-Berry, auteur conférencier, Thomas Cornet et Maud Balaye, cofondateur et directrice marketing de Wittyfit prennent la parole pour apporter des pistes de réflexion et leur point de vue.
Télétravail et emploi en berne, pour réengager les salariés, il faut les rassurer
L’enquête menée par le ministère du Travail du 4 au 8 novembre auprès de 2 000 Français montre que la grande majorité des employeurs et des salariés jouent le jeu du télétravail. 6 salariés sur 10 qui ont télétravaillé, souhaiteraient venir au bureau au moins 1 jour par semaine et 4 sur 10 se sentent isolés. Dans ce cadre, un numéro vert a été mis en place « écoute, soutien et conseil aux télétravailleurs » 0800 13 00 00. Par ailleurs, on compte 3 070 500 contrats signés en moins sur ce second trimestre 2020, soit une baisse de -45,7% par rapport au premier trimestre. Au niveau de l’emploi, les indicateurs sont inversés : il y a moins de signatures de contrats et une diminution du nombre de départs des entreprises. En revanche, les licenciements économiques sont au même niveau que 2019
Se tourner vers la transformation pour réengager les salariés
Pour Gaël Chatelain Berry, il y a eu un électrochoc avec le premier confinement, mais pour le deuxième, les entreprises ne sont plus dans une urgence logistique. Elles commencent à se poser les vraies questions. Ne faudrait-il pas profiter de cette période pour se transformer positivement en anticipation de la fin de la pandémie ? Comment intégrer le télétravail de façon définitive ? Au même titre qu’après la Seconde Guerre mondiale, est née la sécurité sociale et un pays plus soucieux de prendre soin de nos concitoyens, il y aura un avant et un après la pandémie pour le monde de l’entreprise. L’entreprise devient plus humaine, c’est la première fois dans l’histoire de l’économie que l’humain est mis devant le facteur économique. Même lorsque les enjeux économiques reviennent, les entreprises garderont des traces de cette période.
Trois niveaux de réaction face à la pandémie
Pour Thomas Cornet, entreprises et collaborateurs ne vivent pas le même confinement qu’au printemps. L’effet de surprise s’est estompé au profit d’une prise de recul et d’une anticipation de la seconde vague. Selon lui, 3 niveaux de réaction des entreprises s’observent :
- La prise de conscience. La notion d’écoute est devenue essentielle, encore plus avec une notion de distanciel à géométrie variable. L’écoute est importante pour garder le lien, s’assurer que tout va bien, mais aussi pour construire.
- Le second type d’entreprises correspond à celles qui ont tiré les observations du premier confinement. Elles mettent en place des modifications qui tiennent compte des nouvelles postures des salariés, managers et dirigeants pour être plus performants ensemble. Les enjeux autour du télétravail et de la gestion vie pro-vie perso en font partie.
- Le troisième niveau correspond aux entreprises qui ont réagi à cette crise avec des transformations structurelles profondes. C’est le cas notamment pour Peugeot qui a pris la décision de passer les fonctions qui le peuvent en télétravail 3 jours et demi par semaine au maximum. D’autres entreprises travaillent sur la notion de smart working. Par le prisme du télétravail, elles abordent de nouvelles réglementations managériales, de nouveaux parcours et expériences collaborateurs, la réadaptation des locaux… Enfin il y a celles qui ont été “accélérées” par la pandémie et qui vivent des transformations de fond de leur business model, dans un monde digital où l’écoute est capitale.
Dans les trois situations, il est important d’intégrer dès le début les collaborateurs, dans une dynamique de construction collective.
Article rédigé par Mélanie LE GUEN