Pour les agents de manutention, les troubles musculo-squelettiques (TMS) représentent l’un des principaux risques. Le port de l’élévation de charges, ainsi que les mouvements répétitifs, entraînent une forte sollicitation des structures musculo-squelettiques (MS) incluant les muscles, les ligaments, les articulations et les tendons. Il existe heureusement des solutions pour préserver ces parties du corps.
Repenser l’organisation de l’espace de travail
L’organisation de l’entrepôt est essentielle pour protéger les opérateurs des TMS. La hauteur de placement des articles doit être pensée en fonction de leur poids et de leur fréquence d’utilisation.
- Les colis légers et fréquemment utilisés doivent se trouver à portée de main, au niveau du torse.
- Les produits légers, mais rarement utilisés, peuvent être positionnés sur les étagères supérieures, au-dessus de la tête.
- Les emballages lourds dont on a souvent besoin doivent se trouver à une hauteur située entre le nombril et la mi-cuisse. De cette manière, leur prise est simple et le manutentionnaire n’a pas à fournir un effort physique excessif ou à se baisser ou s’asseoir sur ses talons.
- Les étagères du bas sont réservées aux cartons légers assez peu utilisés. Elles ne doivent pas être placées plus bas que le genou afin de limiter les contraintes sur le dos et les jambes lorsque l’agent doit les prendre.
En outre, l’accessibilité des zones de dépôts est cruciale, ainsi que l’aménagement de voies de circulation d’une largeur minimale d’un mètre afin d’éviter les glissades, chutes et postures contraignantes durant les opérations de manutention.
Réduire au maximum les postures contraignantes
Dans un objectif de prévention des TMS, le manutentionnaire doit éviter les mauvaises positions, ou au moins, ne pas les effectuer de manière répétée ou les maintenir sur une certaine durée. Par exemple, garder le dos droit au lieu de se pencher permet de préserver la courbure naturelle de la colonne vertébrale. De même, les bras ne doivent pas rester longtemps levés au-dessus du niveau des épaules.
Il est important d’apprendre les bons gestes lors de l’enlèvement de colis : la rotation du tronc, la flexion des jambes, le recours à des appuis… et de s’astreindre à des exercices d’entretien de la souplesse musculaire et articulaire.
Pour protéger la colonne vertébrale, les hommes ne doivent pas déplacer une charge de plus de 25 kg, contre 15 kg pour les femmes. Au-delà, la pression menace les disques intervertébraux. Lors du transport, la charge doit être la plus proche possible du corps, entre le nombril et le diaphragme pour moins de 13 kg et entre les hanches et la mi-cuisse au-delà.
Utiliser des appareils manuels ou automatisés
L’idéal pour le déplacement de charges est de se servir d’un engin manuel (diable, chariot) ou motorisé (transpalette électrique), surtout si la distance à parcourir est relativement importante. Pour lever, charger et décharger des marchandises, le gerbeur électrique, la table élévatrice mobile ou encore la bande transporteuse sont particulièrement efficaces contre les risques de troubles musculo–squelettiques.
Avant le stockage ou le transport de palettes ou de marchandises, il est souvent nécessaire de les couvrir d’un film. Or, effectuée manuellement, cette opération nécessite de maintenir le film plastique pour le déployer autour des palettes horizontalement et verticalement. Ce mouvement de bas vers le haut met à rude épreuve les tendons des épaules et d’autres structures MS situées au niveau du dos.
Le recours à une filmeuse ou à une banderoleuse « supprime » ainsi ces efforts physiques et évite de telles affections. Il existe actuellement auprès des fournisseurs spécialisés différents modèles d’appareils automatiques et réglables avec plusieurs options.