La publication du décret pénibilité et le départ à la retraite de plus en plus tardif, les entreprises sont de plus en plus nombreuses à faire appel à un ergonome. Après un audit des postes de travail, ce professionnel émet des recommandations pour améliorer les conditions de travail et par extension, la santé et le bien-être des salariés.
L’ergonome, un acteur clé de la santé et de l’efficacité des salariés
Le Code du travail impose aux employeurs de préserver la santé physique et mentale de leurs salariés et la réglementation en matière de pénibilité les oblige à réaliser un diagnostic des postes de travail. Ces contraintes légales expliquent le recours accru aux ergonomes. Mais les entreprises sont également motivées par la nécessité de réduire l’absentéisme, qui leur coûte cher et affecte leur performance.
Grâce à une analyse fine des situations de travail, l’ergonome en entreprise identifie les éléments structurels susceptibles de nuire à la santé des salariés en tenant compte des normes à vigueur. Pour chaque activité, les facteurs de risques professionnels, physiques et mentaux, sont répertoriés. Vient ensuite la recherche de solutions, à laquelle participent les salariés, les RH, la direction, mais également les instances représentatives du personnel, le médecin et le psychologue du travail.
L’ergonomie s’inscrit d’ailleurs dans le cadre d’une démarche de performance globale, qui couvre la production, la qualité des produits ou services, les résultats financiers, mais surtout la santé et le bien-être des employés jusqu’à leur départ à la retraite. À ce titre, elle est souvent associée à une démarche RSE (responsabilité sociétale de l’entreprise).
Un retour sur investissement important
Pour répondre à une demande croissante, quelque 3 000 ergonomes proposent leurs services à travers la France. La plupart sont des consultants, d’autres sont salariés de grands groupes, d’autres travaillent au sein d’organismes de prévention et de services de santé et bien-être en entreprise. Pour accéder au métier, beaucoup passent par un Master d’ergonomie, mais de nombreux autres sont issus des filières psychologie ou médecine du travail, certains ont même suivi une formation d’ingénieur. Aucune réglementation spécifique ne régit la profession, mais environ 650 ergonomes possèdent le titre européen délivré par l’association pour la reconnaissance du titre d’ergonome européen (ARTEE).
Les effets sont constatés plus ou moins rapidement en fonction de la nature du problème et de ses conséquences (chute de la production, explosion des arrêts maladie pour maladies professionnelles…). Par exemple, l’acquisition d’engins pour éviter la manutention manuelle de charges lourdes dans un entrepôt améliore significativement la prévention des accidents de travail. De même, le réaménagement des bureaux pour maximiser l’exposition à la lumière naturelle agit à court terme sur la fatigue oculaire, les troubles de la vision, les maux de tête, etc. En revanche, pour les maladies non objectivables ou les problèmes psychologiques, la prise en charge est plus longue et le changement est moins facile à évaluer.
En termes d’économies, en une à cinq années après l’intervention d’un ergonome, les entreprises peuvent espérer économiser jusqu’à quelques centaines de milliers d’euros, voire plusieurs millions si l’ergonome participe à un projet depuis la phase de conception.
De plus, des aides sont disponibles pour financer les prestations d’un ergonome.
- Le dispositif TMS Pro Diagnostic prend en charge 70 % de la facture, dont le montant global ne doit pas dépasser 25 000 euros, mais exclusivement pour les structures de moins de 50 salariés.
- Le programme TMS Pro Action contribue à l’achat d’équipements destinés à lutter contre les TMS, qui touchent tous les secteurs d’activité (sièges ergonomiques, tables élévatrices, manipulateurs de charges, etc.).
Si vous souhaitez former des référents, vous pouvez consulter notre fiche « Devenir Référent Ergonome ».