Depuis la crise sanitaire, le télétravail est entré dans les mœurs, entraînant des bouleversements pour les entreprises et leurs salariés. Se posent notamment les questions de la charge, du droit à la déconnexion ou encore du suivi de l’activité. Karine Babule, qui est chargée de mission à l’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail (Anact), explique comment ces aspects sont traités dans les accords sur le télétravail signés en 2020.
Des débuts chaotiques pour le traitement de la charge de travail en 2020
Dans les premiers accords signés en 2020, la charge de travail était abordée uniquement durant l’entretien annuel entre le collaborateur et le manager. Seules quelques entreprises imposaient de faire le point des échanges réguliers concernant la nouvelle organisation et son impact sur le salarié. Elles recommandaient le cas échéant de revoir les attributions individuelles en conséquence.
Pour les managers, le suivi de chaque membre de l’équipe s’est trouvé compliqué par la prise en compte des défis liés à la distance :
- adoption de nouveaux outils, /li>
- coordination plus complexe, /li>
- prévention de l’isolement, /li>
- augmentation des activités potentielles sources de surcharge en télétravail comme le reporting quotidien ou hebdomadaire.
Par ailleurs, en 2020, les entreprises ne semblaient s’intéresser au droit à la déconnexion que dans le but de se conformer à la réglementation. Ainsi, la plupart des accords se contentaient de mentionner les modalités de sensibilisation des salariés sur cet aspect, et dans certains cas, les mesures prises pour gérer le volume de mails, appels téléphoniques… à l’envoi et à la réception. En revanche, les causes de cette « sur connexion » étaient peu ou mal traitées, malgré leur multiplicité et leur importance :
- le manque de régulation du volume de tâches de chacun ;
- l’insuffisance d’information, qui conduit à un temps de présence plus long en ligne ;
- la nécessité d’acquérir des compétences numériques et de s’adapter à la transformation des métiers.
Évolution de la gestion de la surcharge de travail à distance
Néanmoins, avec le temps, les employeurs ont commencé à afficher une volonté accrue d’évoluer vers un management par la confiance, en se focalisant sur les objectifs et les ressources, plutôt que sur le quotidien, dans un esprit de micro-management. Ainsi, la gestion de la charge de travail est homogénéisée sur site et à distance, en prenant en considération les tâches supplémentaires inhérentes à celle-ci et en dotant les managers des moyens appropriés.
En outre, à mesure que les entreprises se sont habituées à un nouveau mode de fonctionnement impliquant du travail à distance, nombre d’accords ont fait l’objet de renégociation en 2021 et 2022. À ce titre, en conformité avec les préconisations des accords nationaux, une plus grande attention est accordée au droit à la déconnexion et à ses causes.
Certaines entreprises sollicitent un expert pour les accompagner dans la mise en place d’une politique RH répondant aux problématiques nées de la crise sanitaire, à l’instar de notre cabinet, Preventech Consulting, expert en matière d’amélioration des conditions de travail.
Notre intervention porte notamment sur l’ajustement des approches managériales et le coaching des managers afin de leur permettre de faire face aux nouveaux enjeux liés à l’humain, la compétitivité, la rentabilité et les coûts. La prévention des risques psychosociaux, le bien-être au travail, la conduite du changement, la cohésion d’équipe, l’absentéisme, la médiation… sont quelques-uns des sujets couverts lors des ateliers, conférences, et autres meetings similaires dirigés par nos experts.
Source : anact.fr/accords-teletravail-quelle-place-pour-la-charge-de-travail