Selon une étude de l’INSERM, le chômage augmenterait la mortalité des personnes et serait même la source de 10 000 à 20 000 décès annuels en France. Plus qu’une source de revenus, un travail contribue à donner du sens à la vie des individus et les aide à affirmer leur identité. Les entreprises ont ainsi un rôle à jouer pour créer des emplois de qualité susceptibles de procurer de la satisfaction aux salariés.
Les attentes des travailleurs pour s’épanouir à travers le travail
Contrairement à une idée reçue, c’est le travail et non l’oisiveté qui apporte santé et bien-être aux personnes. Être privé d’emploi aurait un effet psychologique négatif, pouvant même entraîner la mort. La responsabilité sociale des employeurs ne se limite donc pas à la création de postes, mais s’étend à l’instauration de la meilleure qualité de vie au travail afin que leurs collaborateurs puissent remplir leur mission avec fierté et en tirer un plaisir personnel.
Pour répondre à ces attentes et s’assurer par la même occasion des performances et de l’engagement de leurs équipes, les managers doivent tenir compte des facteurs importants pour ces dernières.
Se sentir utile, participer à l’atteinte d’un objectif commun, motive tous les travailleurs. Indépendamment de leur fonction ou de leur position hiérarchique, satisfaire les autres et se dire que leurs efforts ne sont pas vains, que leur contribution a un sens, leur donne envie de s’améliorer. Résultat, ils prennent spontanément des initiatives pour accomplir de mieux en mieux les tâches qui leur sont assignées, voire d’assumer des responsabilités supplémentaires.
Dans cette optique, les entreprises ont tout intérêt à laisser aux salariés une certaine liberté au lieu de vouloir contrôler les moindres détails de leur quotidien. Forts de la confiance de leurs managers, ces derniers font appel à leur savoir-faire, leur créativité et leurs autres aptitudes pour trouver des solutions innovantes afin de rendre un service de qualité. Ce faisant, ils s’investissent davantage dans leur travail et se l’approprient pleinement, ce qui réduit les risques psychosociaux.
Concilier aspirations individuelles et collectives, le défi des entreprises
Les individus sont également attachés à la qualité des relations humaines au sein de l’entreprise. Ils n’ont pas seulement besoin de se réaliser personnellement, mais aussi de prendre part à des projets collectifs d’une plus grande envergure. Un bon emploi doit favoriser la collaboration pour réaliser des choses et créer de la valeur ensemble. Cet élan commun développe le sentiment d’appartenance à une communauté indispensable à chaque personne.
L’étude du chercheur en psychologie sociale Matthew Killingsworth intitulée « L’avenir de la recherche sur le bonheur » montre la nécessité de concilier les aspirations individuelles et collectives. Il démontre que le bonheur et la QVT reposent moins sur une rémunération élevée ou un titre prestigieux que sur la dimension sociale. Les relations avec les collègues et le constat d’un but atteint grâce à leur engagement individuel représentent la plus grande source de satisfaction.
L’entreprise qui n’est pas capable de répondre à ces impératifs sociaux et managériaux s’expose au risque de perdre ses talents. Car les salariés qui ne se sentent pas utiles, impliqués et reconnus finissent tôt ou tard par chercher ailleurs une raison de se lever le matin et se dépasser pour s’épanouir.
Source : hbrfrance.fr/chroniques-experts/2015/10/8653-le-bien-vivre-au-travail-premier-defi-de-lentreprise-intelligente/