Avec le retour du travail en présentiel, les entreprises ont revu leur organisation en tenant compte des impératifs sanitaires. Mais les autres maladies ne sont pas oubliées pour autant, comme les risques psychosociaux ou encore les problèmes musculo-squelettiques, pourtant à l’origine de 30 % des arrêts de travail.
Les TMS, un fléau coûteux pour les entreprises
En France, 87 % des pathologies à caractère professionnel reconnues par l’Assurance maladie sont des troubles musculo-squelettiques (TMS). Chez les salariés de moins de 45 ans, les douleurs lombaires sont la cause d’inaptitude la plus fréquente et dans 45 % des cas, elles s’accompagnent de séquelles lourdes, en particulier une invalidité permanente. Chaque année, l’équivalent de 22 millions de journées de travail est perdu en raison des 30 % des arrêts de travail liés aux TMS.
Ce constat pousse les dirigeants et DRH à mettre en place des actions de prévention des TMS en interne, souvent avec l’accompagnement d’un expert. Encadrés par le responsable qualité sécurité environnement (QSE), des groupes de travail pluridisciplinaires sont mis en place pour étudier le niveau de risques en la matière sur les différents postes et proposer un plan d’action. Par ailleurs, des entretiens individuels ou en groupe sont menés par des professionnels de santé comme un ostéopathe ou un kinésithérapeute.
Les plus exposés sont généralement les activités très physiques, mais également les métiers techniques, qui impliquent le maintien d’une position identique sur la durée et des mouvements répétitifs. Le vieillissement est également pris en compte, l’âge augmentant le risque d’atteintes musculaires, osseuses et articulaires, notamment des épaules, du dos et des membres supérieurs.
Des mesures préventives pour protéger les salariés
Différentes mesures sont prises pour réduire les risques de développer des troubles musculo-squelettiques :
- des rotations régulières des agents sur les machines pour varier la posture et les gestes ;
- l’intervention de spécialistes en ergonomie pour former les travailleurs afin d’éviter certains mouvements et prodiguer des conseils concernant l’échauffement, les étirements, l’hydratation, les disciplines sportives adaptées, etc. ;
- la mise en place de tapis anti-fatigue pour les postes exigeant une station debout continue.
Il reste que la lutte contre les TMS est une démarche qui s’inscrit dans la durée. En effet, l’impact de ces actions sur les arrêts de travail ne peut être évalué qu’après un certain délai. Dans de nombreuses entreprises, les professionnels de santé reviennent après quelques mois afin de faire le point avec les équipes et affiner leurs recommandations en conséquence.
Cependant, les collaborateurs apprécient la prise en considération de leurs difficultés et les efforts entrepris pour leur santé et leur bien-être constituent autant de facteurs de motivation et d’engagement. Les bonnes habitudes adoptées initient un véritable changement culturel bénéfique pour l’ensemble de l’organisation.
Source : ouest-france.fr/economie/entreprises/reprise-la-prevention-des-tms-reste-une-priorite-dans-les-entreprises-6879691