De nombreuses entreprises renforcent le télétravail. Mais malgré la distance, les cas de harcèlement moral se multiplient, engendrant de la souffrance. Aussi bien les dirigeants que les salariés ont un rôle à jouer pour la prévention des risques psychosociaux et préserver la bonne santé de ces derniers.
Les sources de souffrance professionnelle en télétravail
Crise sanitaire oblige, des millions de salariés ont dû exercer leur activité professionnelle à leur domicile ou dans des tiers-lieux dédiés. Malgré la levée du confinement, cette organisation est maintenue pour bon nombre d’entre eux. Il est vrai qu’elle présente des avantages en termes de productivité et d’autonomie pour les collaborateurs. De plus, en évitant de passer des heures dans les transports, certains gagnent en qualité de vie.
Malheureusement, d’autres ont subi ou continuent de subir un impact psychologique négatif. Faute de préparation suffisante, beaucoup d’employés doivent se contenter de leurs équipements personnels pour télétravailler, avec souvent l’obligation de les partager avec les autres membres du foyer (conjoint(e), enfants). De plus, l’aménagement du logement ne permet pas toujours de s’isoler et de se concentrer. Ces facteurs génèrent du stress professionnel dû à la crainte de ne pouvoir tout finir à temps et de ne pas atteindre les objectifs.
En parallèle, la situation favorise des pratiques managériales abusives. Sous couvert d’horaires flexibles, les sollicitations à n’importe quelle heure du jour et de la nuit, y compris les week-ends deviennent normales. De plus, pour maintenir la pression sur leurs équipes, des managers contrôlent leur temps de connexion, multiplient les réunions par visioconférence, exigent des rapports fréquents de leurs avancées, etc. Résultat, la fatigue s’accumule, car en plus de la surcharge de travail, il faut composer avec l’éducation des enfants, les corvées ménagères, etc. À l’inverse, d’autres leaders laissent leurs collaborateurs se débrouiller seuls, ou profitent des circonstances pour les écarter, suscitant chez ces derniers un sentiment d’inutilité.
Irrités, angoissés, sans certitudes concernant l’avenir, les salariés souffrent de mal-être et développent même parfois des troubles physiques ou mentaux. Éloignées de leurs collègues, ces victimes de harcèlement moral n’ont personne vers qui se tourner pour en parler et obtenir de l’aide et ont tendance à se replier de plus en plus sur elles-mêmes.
La protection des collaborateurs est l’affaire de tous
Face à la forte hausse des risques psychosociaux créés par l’association du stress et du télétravail, les employeurs doivent plus que jamais mettre en œuvre des mesures adaptées pour préserver la sécurité et la santé physique et mentale des salariés, comme l’impose l’article L.4121-1 du Code du travail. La direction générale, la direction des ressources humaines, les managers et les membres du CSE doivent s’impliquer sur :
- la sensibilisation de toutes les parties
- le désamorçage des situations conflictuelles,
- une communication régulière, transparente et rassurante,
- l’identification et la prise en charge dessalariés en souffrance au travail.
Les salariés eux-mêmes doivent participer à leur propre bien-être, même en télétravail ou en activité partielle. Cela commence par l’aménagement d’un espace de travail dédié propice à la concentration et à une rupture entre les sphères privée et professionnelle. Ils doivent également organiser leur journée et apprendre à se déconnecter en dehors des horaires convenus. Enfin, ils ne doivent pas hésiter à se rapprocher des professionnels du RH ou du psychologue du travail pour exposer leurs problématiques et y trouver une solution.
Source : village-justice.com/articles/teletravail-empeche-pas-souffrance-travail-des-salaries,34725.html
Si vous souhaitez plus d’informations, nous vous invitons à consulter notre fiche sur la mise en place d'un soutien psychologique (RPS).