D’après un baromètre réalisé avant le deuxième confinement pour le cabinet de conseil en prévention des risques psychosociaux Empreinte humaine, 49 % des salariés seraient en état de détresse psychologique, soit 7 points de plus qu’en mai. L’enquête, effectuée auprès d’un échantillon représentatif de 2000 salariés, révèle également que les managers sont les plus concernés (58 % et même 72 % chez les managers de managers). Par ailleurs, les salariés en télétravail permanent sont sur-représentés (58 %) parmi ceux qui se déclarent en situation de détresse psychologique.
Et ce alors que le télétravail suscite toujours un engouement pour 60 % des salariés interrogés. Pour 68 % des sondés, il est malgré tout vécu comme révélateur d’inégalités, renforce l’isolement (41 %) et nuit au collectif (55 %). Par ailleurs, 1 télétravailleur sur 2 peine à oublier le travail après la journée et la même proportion vit les webcams comme une intrusion dans la vie personnelle. Les salariés interrogés s’inquiètent également du relâchement des mesures de prévention prises par les directions d’entreprises. 32 % d’entre elles seulement témoigneraient d’un engagement pour la santé psychologique des salariés (-13 points).
Enfin, les sondés constatent une hausse des incivilités numériques : messages écrits en gras ou lettres capitales, envoyés en copie au supérieur hiérarchique, réunions où personne n’écoute… La moitié se sent contrôlée par les outils numériques et 77 % pensent que le style de management de leur entreprise doit changer pour s’adapter.
Ce qu’il faut retenir
Troubles de la concentration, du sommeil, irritabilité, nervosité, fatigue importante, palpitations… Un nombre grandissant de salariés déclarent souffrir de symptômes liés à des risques psychosociaux. Le phénomène n’épargne aucun secteur d’activité. Indépendamment de leurs effets sur la santé des individus, les risques psychosociaux ont un impact sur le fonctionnement des entreprises (absentéisme, turnover, ambiance de travail…). Il est possible de les prévenir.
Sous l’effet des mutations du monde du travail telles que la complexité grandissante des tâches, la réduction des temps de repos, l’individualisation du travail ou encore les exigences accrues de la clientèle, la prise en compte des risques psychosociaux est devenue incontournable.
Chiffres clés sur les RPS
Les risques psychosociaux (RPS) correspondent à des situations de travail où sont présents, combinés ou non :
- du stress : déséquilibre entre la perception qu’une personne a des contraintes de son environnement de travail et la perception qu’elle a de ses propres ressources pour y faire face ;
- des violences internes commises au sein de l’entreprise par des salariés : harcèlement moral ou sexuel, conflits exacerbés entre des personnes ou entre des équipes ;
- des violences externes commises sur des salariés par des personnes externes à l’entreprise (insultes, menaces, agressions…).
Ce sont des risques qui peuvent être induits par l’activité elle-même ou générés par l’organisation et les relations de travail.
L’exposition à ces situations de travail peut avoir des conséquences sur la santé des salariés, notamment en termes de maladies cardio-vasculaires, de troubles musculosquelettiques, de troubles anxio-dépressifs, d’épuisement professionnel, voire de suicide.
Schéma des facteurs de risques
Les risques psychosociaux sont souvent imbriqués. Ils ont des origines communes (surcharge de travail, manque de clarté dans le partage des tâches, intensification du travail, mode de management…). Ces risques peuvent interagir entre eux : ainsi le stress au travail peut favoriser l’apparition de violences entre les salariés qui, à leur tour, augmentent le stress dans l’entreprise.
Ils ont également des spécificités (en termes de facteurs de risque, de réglementation…) qu’il convient de prendre en compte dans un objectif de prévention.
Comme l’impose la réglementation, les risques psychosociaux doivent être pris en compte au même titre que les autres risques professionnels. Il est nécessaire de les évaluer, de planifier des mesures de prévention adaptées et de donner la priorité aux mesures collectives susceptibles d’éviter les risques le plus en amont possible.
Pour prévenir les risques psychosociaux, une démarche de prévention collective, centrée sur le travail et son organisation est à privilégier. Elle vise une situation de travail globale et s’intéresse aux principaux facteurs de risques connus.
A côté de cette obligation de prévention, d’autres pratiques se développent dans les entreprises. Elles cherchent à développer le bien-être ou la qualité de vie au travail (QVT). Si l’absence de risques psychosociaux est une condition nécessaire au bien-être ou à la QVT, la mise en œuvre de ces pratiques en entreprise relève d’autres enjeux (performance de l’entreprise, égalité hommes/femmes, conciliation des temps de vie, démocratie sociale dans l’entreprise…).
Source : INRS
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