Selon Isaac Getz, professeur à l’ESCP, s’affranchir des lourdeurs du modèle hiérarchique traditionnel permet aux entreprises de gagner en efficacité avec des salariés motivés et performants. Pour le chercheur, une telle réorganisation passe en premier lieu par un changement d’attitude du patron, qui doit mettre son ego de côté pour favoriser l’autonomie et la responsabilisation.
L’Humain, clé d’une transformation réussie
Depuis 2014, un nombre croissant d’entreprises françaises transforment leur mode de travail en se libérant de la hiérarchie. Cette démarche commence par le changement de vision et de comportement du patron lui-même. Car il faut parfois un long travail sur soi, éventuellement avec l’accompagnement d’un coach, pour accepter d’instaurer le principe de l’autocontrôle et aider les collaborateurs à se dépasser.
C’est uniquement lorsqu’il est disposé à réellement co-construire un nouveau modèle, et qu’il incarne les valeurs qu’il souhaite, qu’il peut partager sa vision et encourager l’initiative. Le dirigeant d’une entreprise libérée accorde plus de place à l’écoute d’autrui et parle moins. Il n’impose plus son point de vue, mais sollicite les avis de ses équipes. Car les collaborateurs doivent changer toutes leurs habitudes de travail et la précipitation peut être fatale à la démarche. Sans leur adhésion au projet, ils peuvent s’ériger en opposants, ce qui génèrerait pour tous davantage de stress professionnel.
D’ailleurs, pour s’affranchir du modèle hiérarchique classique, et plus largement, pour instaurer une vraie qualité de vie au travail, la confiance est essentielle. Elle réduit les contrôles, permettant aux salariés d’être vraiment autonomes. Toutefois, cette confiance doit être accordée avec précautions, car il ne s’agit pas de laisser chacun livré à lui-même et faire ce qu’il veut.
Le manager doit d’assurer au préalable que les collaborateurs possèdent le savoir-faire et le savoir-être nécessaires pour faire ce qu’il faut sans avoir à demander systématiquement la permission de leur supérieur. Au besoin, une formation ou du coaching peuvent s’avérer utiles.
Une démarche plus simple dans certaines structures
Isaac Getz estime que le concept d’entreprise libérée ne fonctionne que dans des structures ne comptant pas plus de 200 salariés.
D’une part, les personnes ont besoin de mettre un visage sur les noms pour que des relations de proximité puissent se développer et que le respect et la bienveillance soient possibles.
D’autre part, dans une unité de taille raisonnable, il est plus facile d’identifier rapidement le collègue en charge de tel ou tel service à solliciter pour répondre à une question ou résoudre un problème.
S’il est plus simple de créer une entreprise sans hiérarchie plutôt que modifier le mode de fonctionnement d’une entité existante, la deuxième option reste possible. Deux conditions sont toutefois posées :
- le dirigeant doit être prêt,
- les actionnaires, ainsi que les employés, doivent prendre une part active à chaque étape.
Au-delà de l’entreprise libérée, Isaac Getz aborde déjà la question de l’entreprise altruiste. Cette fois, son succès repose sur la volonté de « donner » à l’ensemble des acteurs de son écosystème (employés, clients, fournisseurs…) des services gratuits au lieu de simplement « délivrer » le produit ou la prestation qui constitue son cœur de métier. Encore une approche efficace pour rendre le quotidien de tous plus agréable.
Source : capital.fr/votre-carriere/bien-etre-au-travail-et-si-on-se-liberait-du-modele-hierarchique-1368320
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