La rédaction de Preventech vous propose aujourd’hui deux cas d’usage représentatifs des postures adoptées par les entreprises au sujet des RPS et des conditions de travail. Si certaines agissent en réaction pour lever des situations de blocage, d’autres choisissent la proactivité pour faire de l’environnement de travail un véritable avantage compétitif et un vecteur de performance.
#1 Radio France Aquitaine, une « situation de blocage total »
Radio France Aquitaine est une station radio locale appartenant au groupe Radio France. À l’image des autres stations du groupe, cette radio locale a connu plusieurs bouleversements qui ont débouché sur une « situation de blocage total » avec des Risques Psychosociaux accrus.
Quelle problématique ?
Née en 1982 du côté de Périgueux, la station locale à dominante rurale Radio France Aquitaine a dû composer avec plusieurs bouleversements en très peu de temps, que ce soit en lien avec sa politique interne (déménagement, changements dans l’encadrement, mise en place du réseau France Bleu regroupant une quarantaine de radios locales) ou en rapport avec l’évolution du macroenvironnement de l’univers de la radio (digitalisation effrénée des contenus). Cet environnement turbulent a fini par entamer les relations professionnelles au sein de la station aux 30 salariés, avec un accroissement des RPS.
Interrogé par l’Anact, Eric Jénot, technicien à la radio et élu régional CHSCT, se souvient d’une « situation de blocage total » provoquée par un cumul de décisions unilatérales. « Nous avions le sentiment que les ordres nous étaient imposés depuis Paris et mal restitués par les cadres locaux », explique-t-il. Et de poursuivre : « Ceux-ci voulaient apprendre à faire de la radio à des gens dont c’est le métier depuis 20 ans. Nous n’étions pas contre le changement, mais nous aurions voulu que l’on nous explique le pourquoi des choses ».
La mise en œuvre de la démarche
Pour agir contre cette crise de confiance et retrouver des conditions de travail agréables et stimulantes, la direction a sollicité l’accompagnement de l’Anact. Le démarrage de l’action a été laborieux. Comme l’explique Eric Jénot, les salariés ont d’abord pensé qu’il s’agissait d’une psychologie de groupe, d’un « défouloir », sollicitant des interventions individuelles et se refusant à former des groupes de réflexion avec les cadres.
Grâce à une communication à la fois franche et dense, le fil du dialogue a pu être renoué. Les entretiens collectifs ont permis de mettre en avant les dysfonctionnements managériaux. « La parole a été libératrice et a surtout permis de faire prendre conscience à chacun de la difficulté que peuvent rencontrer les autres dans le travail », explique Jean-Dominique Warlop, Directeur de France Bleu Périgord, arrivé en poste peu après le lancement de l’action de l’Anact. Concrètement, la Direction et les salariés ont décidé ce qui suit :
- Clarifier ce qui relève du local et du national ;
- Développer des projets inter-métiers ;
- Mettre à disposition des outils méthodologiques pour pouvoir débattre sereinement de la « qualité » ;
- Décryptage immédiat de tout incident (blanc à l’antenne, sujet mal lancé, etc.).
- Mettre en place une cellule de suivi, réactivable au besoin.
#2 Procol, faire de la santé et de la sécurité au travail un avantage compétitif
Dans une publication recensant les meilleures pratiques en faveur de la santé au travail et de la prévention des RPS, le réseau européen ENWHP a énuméré les process mis en place par l’entreprise espagnole Procol (BTP).
Dans cette PME de 65 salariés, l’autonomie et la responsabilisation des travailleurs sont les garants de conditions de travail sans cesse améliorées. Son directeur technique se voit comme un « facilitateur » plutôt qu’un « leader ». Objectif : faire de la santé et de la sécurité au travail un avantage compétitif dans une activité où l’effort physique est central, mais aussi dans un pays qui affiche des indicateurs inquiétants : 21,7 % des salariés disent souffrir de stress, 11,4 % d’irritabilité et 8,4 % d’anxiété.
L’ENWHP a énuméré les « meilleures pratiques » de Procol pour la promotion de la santé au travail :
- Des réunions formelles et des actions de communication informelles avec les travailleurs pour identifier les situations problématiques en amont ;
- La formation et le coaching occupent une place centrale dans l’activité. Les nouveaux travailleurs sont « monitorés » par les collaborateurs expérimentés ;
- La direction encourage les travailleurs à formuler des recommandations pour améliorer la santé et la sécurité au travail. « Cela permet à l’entreprise d’évaluer l’écart entre la perception des risques et des besoins par les travailleurs et les experts ».
- Les salariés sont inclus dans les décisions opérationnelles : choix des filets de sécurité, gants, ceintures de sécurité, etc.
- Mise à disposition d’une salle de repos, de douches et de rituels de groupe (repas de Noël, cadeaux, etc.) ;
- Mise en place de programmes de sensibilisation (tabac, alcool, nutrition, sport…).
Si aucune évaluation quantitative n’a encore eu lieu, les feedbacks terrain sont très positifs. « La qualité du travail s’est améliorée, les tâches sont achevées plus rapidement, le turnover a diminué, tout comme l’absentéisme. Parallèlement à l’amélioration générale des performances, l’entreprise a observé une montée en compétences de ses salariés », peut-on notamment lire dans le rapport de l’ENWHP.
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