Le moral des salariés est davantage affecté par les conditions de travail que par le métier qu’ils exercent
Le bien-être mental des salariés et, plus largement, des Français, s’est fortement dégradé depuis 2020. Après la crise sanitaire, les travailleurs doivent en effet composer avec un environnement turbulent marqué par l’inflation, la menace d’une crise économique, une sécheresse inédite, des tensions géopolitiques, etc. Aujourd’hui, un Français sur deux n’a pas confiance en l’avenir.
Dans cet article, Preventech Consulting dresse l’état des lieux du bien-être mental des salariés et explore les attentes des travailleurs en la matière.
Bien-être mental : les salariés au pied du mur
Si la pandémie de la covid-19 n’a rien inventé, elle a indéniablement tout accéléré, de la transformation digitale à la prise en compte des enjeux sociétaux et environnementaux. Mais au-delà de cet effet catalyseur, la crise sanitaire a montré que l’organisation du travail que l’on croyait immuable ne l’était pas. Du moins, pas dans tous les secteurs d’activité.
Non seulement les alternatives existent, mais elles sont réalistes, viables, voire parfois plus avantageuses pour la performance globale de l’entreprise et le bien-être de ses effectifs. Et ça, les salariés l’ont bien compris, et attendent leur entreprise au tournant sur la question du bien-être mental. Il faut dire que les chiffres en la matière sont particulièrement alarmants : le nombre de consultations s’est tout simplement multiplié par 30 entre février 2020 et janvier 2021… et on estime que 40 à 60 % des travailleurs qui souffrent de troubles psychiques ne sont même pas pris en charge[1].
Aujourd’hui, près d’un jeune salarié sur quatre (23 %) avoue « se sentir très mal » en entreprise et 40 % des salariés disent avoir déjà consulté un spécialiste pour des problèmes psychiques. Plus largement, l’écrasante majorité des salariés (90 %), tous métiers et tous âges confondus, estiment que les difficultés psychologiques « sont de plus en plus répandues au travail », notamment à cause de la conjoncture complexe que nous vivons (instabilité géopolitique, inflation, menace d’une crise économique, sécheresse…). Le stress concerne désormais 59 % des salariés (+ 4 % par rapport au S1 2022), l’inquiétude touche 52 % des sondés (+ 3 %) et les angoisses sont citées par 47 % des travailleurs (+ 6 %)[2].
Bien-être mental : des aspirations qui transcendent les métiers et les secteurs d’activité
Assurément, une profonde mutation du rapport au travail traverse la société, et les salariés attendent l’entreprise au tournant… même s’ils ne l’expriment pas. En effet, seuls 7 % des salariés osent parler de leurs difficultés psychologiques à leurs supérieurs et responsables des Ressources Humaines. « Il ne faut pas attendre un déclic : l’attendre veut dire laisser des gens en souffrance et risquer de perdre des talents clés », explique Margaux Reboul, People Experience Lead chez Qonto, dans une interview accordée à Harris Interactive.
En effet, 71 % des salariés du privé ayant fait face à une difficulté mentale expriment une forte envie de changement professionnel (poste, entreprise ou profession). Aussi, 85 % des salariés sondés affirment que l’amélioration de leur bien-être mental renforcerait leur fidélité à leur employeur. Ils attendent de leur entreprise des actions ciblées, collectives et concrètes pour améliorer leur santé mentale :
- La mise en place de campagnes de sensibilisation au bien-être mental en entreprise (75 %) ;
- Des formations et des outils pour apprendre à réagir face aux difficultés psychologiques (72 %) ;
- L’adoption durable des nouveaux modes de travail (télétravail et/ou travail hybride). Aujourd’hui, 43 % des salariés affirment que leur employeur refuse la mise en place de ce type de configuration ;
- Une plus grande confiance de la part de leur hiérarchie : 40 % des salariés se plaignent d’un manque à ce niveau, avec un pic à 45 % chez les moins de 35 ans ;
- Davantage d’autonomie dans l’exercice de leurs fonctions : 35 % des salariés expriment un besoin en ce sens, avec là encore un pic à 40 % chez les moins de 35 ans.
Fait intéressant : ces aspirations ne semblent pas être impactées par le secteur d’activité. L’enquête montre en effet une certaine cohérence entre des secteurs très différents comme l’hôtellerie et la restauration, la grande distribution, la santé, l’information et la communication, le numérique, etc. « Ce n’est pas tant leur métier que les conditions dans lesquelles ils l’exercent qui affectent le moral des salariés », peut-on lire dans l’étude. À bien des égards, l’enjeu du bien-être mental traverse la société dans son ensemble, touchant toutes les générations et tous les métiers.
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[1] 1ᵉʳ baromètre du bien-être mental en entreprise – Alan x Harris Interactive (février 2022)
[2] Étude « Quête de sens : pas de grande démission, mais une grande discussion pour inventer le manager de demain » — Alan x Harris Interactive (octobre 2022)