Une étude réalisée par l’INRS met en lumière le fléau que représentent les pratiques addictives en milieu professionnel. Outre l’alcool et le cannabis, la consommation de tabac et de médicaments psychotropes est pointée du doigt. Les professionnels de la santé au travail ont identifié des causes multiples et émettent des recommandations pour une meilleure prévention de ces risques.
La dépendance aux substances psychoactives, un fléau pour les travailleurs
Pour cette étude, 1 245 médecins du travail, ergonomes, infirmiers, psychologues ont été interrogés. Selon eux, 8,6 % des salariés ont des problèmes avec l’alcool, un chiffre stable depuis 2009 et que 91 % des répondants considèrent comme le pire fléau.
En revanche, à 7 %, le pourcentage d’actifs qui souffrent d’une dépendance au cannabis a augmenté de 2 points en 13 ans. Avec 64 % des suffrages, il occupe la troisième place du classement établi par les professionnels de la santé au travail concernant les substances psychoactives les plus courantes en entreprise. Il est en effet devancé par le tabac, cité par 66 % des sondés, et suivi par les médicaments psychotropes, que l’on retrouve dans 43 % des réponses.
Les principales causes des pratiques addictives en entreprise
D’après le docteur Philippe Hache, responsable de l’étude et expert en matière d’addictions au travail à l’INRS, celles-ci trouvent leur origine aussi bien dans la vie privée que dans l’environnement professionnel. Dans cette deuxième catégorie, les principales causes identifiées sont :
- l’isolement ;
- les horaires décalés ou étendus ;
- les pots et sorties entre collègues ;
- les séminaires.
Il apparait en outre que la crise sanitaire a accentué certaines pratiques, notamment en raison de la généralisation du télétravail. À cet effet, les entreprises peuvent faire appel au cabinet Preventech Consulting pour procéder à un diagnostic des facteurs de risques psychosociaux (RPS) en interne et proposer des solutions de prise en charge et de prévention adéquates.
La nette augmentation des proportions est également attribuée à une meilleure prise en compte de ces questions par les médecins du travail qui assurent les visites de suivi des salariés. En 2012, le pourcentage de professionnels qui questionnent les salariés consultés au sujet de leur consommation d’alcool, puis rapportent cette information dans leur dossier médical, est passé de 46 % à 75 % entre 2009 et 2022. Sur la même période pour le cannabis, le chiffre a grimpé à 51 % en 2022, contre 17 % auparavant.
Les actions de prévention recommandées par les professionnels de la santé au travail
Il s’avère donc indispensable d’identifier les dysfonctionnements au sein de l’entreprise susceptibles de provoquer de tels comportements, et sur cette base, de mettre en œuvre les actions de prévention des risques professionnels appropriées. Ils émettent ainsi différentes recommandations à l’adresse des employeurs :
- instaurer ou renforcer l’encadrement de la consommation d’alcool par les salariés (80 %) ;
- lutter contre les facteurs favorisant les consommations (70 %) ;
- inscription des pratiques addictives dans le document unique d’évaluation des risques professionnels obligatoire (60 %).
Pour Philippe Hache, cette inscription est un prérequis indispensable à une réflexion collective et une stratégie de prévention adaptée à la situation particulière de chaque entreprise. Cette démarche doit être menée par le comité social et économique (CSE), idéalement en collaboration avec les managers, les représentants du personnel, ainsi que les acteurs de la prévention et de la santé au travail.
L’équipe du cabinet Preventech peut accompagner les entreprises au travers d’actions de sensibilisation et de formation à travers des conférences ou ateliers sur différentes thématiques :
- « L’alcoolo-dépendance »,
- « Comprendre les addictions »,
- « Comprendre la dépendance au cannabis »,
- « Sensibilisation aux conduites addictives ».
Nos experts fournissent également des conseils pour la prise en charge des cas individuels et plus largement, l’élaboration et le pilotage d’une stratégie visant à améliorer la qualité de vie au travail (QVT).