Ces dernières années, le nombre de dénonciations de cas de harcèlement moral ou sexuel en milieu professionnel a explosé. L’employeur est aujourd’hui en mesure de lancer une enquête interne, et si nécessaire, de prendre les mesures qui s’imposent. En revanche, la démarche est plus complexe s’il doute de la véracité des accusations portées.
Le pouvoir disciplinaire de l’employeur limité par la protection des victimes et témoins de harcèlement
Il arrive que des faits de harcèlement dénoncés par un salarié, à son encontre ou à l’encontre d’un tiers, paraissent faux aux yeux de l’employeur. Pour autant, ce dernier a l’obligation de mener des investigations afin d’établir l’existence ou non des agissements relatés. En attendant de disposer d’éléments probants, il doit s’assurer de préserver la santé de la victime présumée.
Lorsque l’absence de harcèlement est établie de manière irréfutable, l’employeur peut envisager une sanction contre la personne à l’origine de la fausse dénonciation. La plus grande prudence est de mise, cette dernière étant protégée par la loi.
En effet, un salarié ne peut être sanctionné, licencié ou discriminé, directement ou indirectement, pour avoir signalé ou témoigné d’un harcèlement au travail, qu’il soit d’ordre moral ou sexuel. Cette interdiction s’applique également au collaborateur qui a subi ou a refusé de subir des propos ou comportements récurrents ou non de harcèlement moral ou sexuel.
Seule la mauvaise foi du dénonciateur autorise sa sanction, voire son licenciement, si les faits le justifient. En vertu de la définition donnée par Cour de cassation à la « mauvaise foi », l’employeur doit prouver que l’intéressé connaissait le caractère mensonger de ses accusations au moment où il les a portées.
Dans la pratique, la recherche de cette preuve est délicate, car même si les faits ne permettent pas de conclure à un harcèlement, cela n’est pas nécessairement synonyme de mauvaise foi. Généralement, l’employeur s’appuie sur les témoignages d’autres salariés qui contredisent les propos rapportés par leur collègue.
Compte tenu de l’importance d’une enquête impartiale et contradictoire pour disposer d’éléments objectifs et vérifiables, les entreprises doivent désigner et former des référents chargés de les mener. Dans le cadre d’un accompagnement concernant le harcèlement et la violence au travail, le cabinet Preventech Consulting propose des programmes de sensibilisation et de formation des managers, collaborateurs et référents. Les objectifs sont multiples :
- comprendre et détecter les comportements qui relèvent du harcèlement,
- maîtriser les dispositions réglementaires et les possibles recours aux juridictions civiles et pénales,
- renforcer la prévention,
- connaître les avantages et le fonctionnement de la médiation,
- garantir l’écoute active et la prise en charge de salariés en souffrance.
Ces actions s’inscrivent dans le cadre de la politique de Qualité de Vie au Travail et de prévention des risques psychosociaux, obligatoire pour l’employeur au titre de la préservation de la santé et de la sécurité des salariés dans leur environnement de travail.
Les risques en cas d’absence de sanction d’une fausse dénonciation de harcèlement
Faute de preuve de la mauvaise foi, toute mesure disciplinaire serait frappée de nullité. En conséquence, l’employeur renonce dans la plupart des cas à sanctionner le salarié ayant dénoncé à tort une situation de harcèlement. Le problème d’une telle réaction est qu’elle peut affecter les relations futures entre collègues, le salarié incriminé n’étant plus disposé à travailler avec celui qui l’a mis en cause. Or, de tels conflits sont susceptibles d’entraîner un mal-être chez la personne concernée, impacter négativement sa santé physique et/ou mentale, voire compromettre la suite de sa carrière.
De plus, ces allégations pourraient simplement être le fait de personnes cherchant à bénéficier de la protection des victimes ou témoins de harcèlement afin d’éviter un licenciement motivé par une raison personnelle totalement différente.
Sur la base de toutes les informations recueillies, et de la gravité des accusations, l’employeur doit prendre les dispositions qui lui semblent les plus pertinentes. Là encore, les experts de Preventech Consulting peuvent l’aider à gérer cette situation individuelle, et plus largement, identifier et résoudre les éventuels dysfonctionnements organisationnels qui provoquent des comportements anti-sociaux au travail (CAAT). Cette équipe pluridisciplinaire aide l’entreprise à élaborer et mettre une œuvre une solution sur mesure afin de favoriser l’épanouissement des collaborateurs et maintenir la cohésion d’équipe ainsi que la performance globale de l’organisation.
Source : lexplicite.fr/harcelement-en-entreprise-comment-reagir-face-a-une-fausse-denonciation/